Arouna Nikiéma P-CE du groupe BBS Holding :
« Tout le monde ne peut pas s’improviser agent de sécurité »
Il s’appelle Arouna Nikiéma. Ancien étudiant de la Faculté de droit de l’Université de Ouagadougou, il est aujourd’hui le Président directeur général (P-DG) d’un groupe de sociétés de sécurité privée, appelé BBS Holding. Il évoque dans cet entretien, les missions des agents de sécurité privée et plaide surtout pour la formation dans les sociétés de gardiennage.
Sidwaya (S.) : Qui est le P-DG de BBS ?
Arouna Nikiéma (A.N) : Je m’appelle Arouna Nikiéma, je suis juriste de formation et je suis arrivé à la sécurité parce qu’à l’Université, je faisais le gardiennage pendant les vacances pour pouvoir me faire un peu d’argent de poche. C’est de là qu’est né l’amour de la sécurité et j’ai décidé de lancer mon activité en année de Licence. Je me suis formé en sécurité après l’année de Maîtrise. Je suis Burkinabè et père de trois enfants.
S. : Patron d’un groupe qui s’appelle BBS Holding, que fait concrètement ce groupe ?
A.N : BBS Holding est un groupe d’une dizaine de sociétés qui œuvre à 85% dans la sécurité. Il rassemble un certain nombre de sociétés de sécurité dont BBS Sécurité qui porte le nom même de BBS Holding, Burval Corporate et Burval Sending qui sont d’ailleurs connues au plan économique au Burkina Faso.
S. : De juriste à patron d’une société de sécurité privée, le fossé est quand même assez grand.
A.N : Oui, c’est ce qu’on dit souvent alors que le droit mène à tout. Etre juriste permet facilement d’embrasser certains métiers. Dans la formation en sécurité privée, on apprend la législation du travail, les droits des agents, tout ce qui est droit pénal parce que l’agent de sécurité doit connaître ses limites, savoir à quel moment il est en légitime défense, quand il doit intervenir pour ne pas mettre la vie de quelqu’un en péril et porter assistance à personne en danger. C’est dire que le droit mène à la sécurité, contrairement à ce qu’on croit.
S. : Pourquoi n’avez vous pas opté pour la magistrature ou de devenir avocat ?
A.N : Je ne dirais pas que c’est un hasard. Je dirais peut-être que j’étais prédestiné à ça ? ; sinon au départ, je partais faire le droit pour aller à la diplomatie ou être avocat. Les choses ont viré autrement parce qu’à force de côtoyer le milieu de la sécurité, j’ai préféré en faire mon métier.
S. : Vous venez de créer l’Académie de sécurité professionnelle (ASP). Dans quelle optique l’avez-vous fait ?
A.N : Nous l’avons créé d’abord, parce que nous avons aujourd’hui au moins 200 sociétés de gardiennage qui existent. Je ne connais pas le nombre avec exactitude mais je sais qu’il y a plus de 200 sociétés au Burkina Faso. Nous comptons environ 25 000 vigiles. Et il s’avère que la majorité de ces vigiles n’ont pas de qualifications professionnelles. Il y a certains que nous avons formés qui disposent d’une attestation. Je rappelle que la formation n’est même pas validée par le ministère de la Sécurité. Ceci étant, il y avait un vide qu’il fallait combler. C’est ce vide que nous avons cherché à combler. On ne peut pas faire d’une activité un métier sans assurer la formation aux acteurs qui sont sur le terrain. Nous avons donc créé l’Académie de sécurité professionnelle pour former les agents afin qu’ils en fassent une carrière parce qu’il y a une grande partie des agents de sociétés de gardiennage qui y viennent parce qu’ils n’ont rien à faire.
Ils n’ont pas mieux et ils viennent pour combler le vide. S’il y a un parent qui a un neveu qui ne fait rien au village, il l’appelle pour lui trouver un travail dans une société de gardiennage. Dès qu’il vient, on l’habille et on le met devant une institution. Pour quelqu’un qui à de gros muscles, on dit, ah celui-là, il fait un bon vigile. Or, pour être un agent de sécurité, il faut être formé sinon on devient un agent d’insécurité parce qu’avec la panique, on est capable de tuer plusieurs personnes en voulant défendre.
S. : Quelle ambition nourrissiez-vous pour ce projet ?
A.N : Notre ambition est très claire ? ; c’est de former au moins 60% des agents de sécurité d’ici à la fin de 2012. Il y a beaucoup d’analphabètes qui ont besoin d’être alphabétisés pour bénéficier de la formation. L’Académie de sécurité professionnelle ne sera pas une école qui vend des diplômes. Nous allons donner les diplômes aux plus méritants. Ceux qui ne les méritent n’en auront pas.
C’est un métier qu’il faut absolument comprendre. Aujourd’hui, on peut faire carrière dans la sécurité. Quand vous regardez au Burkina Faso, le secteur pourvoyeur d’emplois, ce sont les mines. Pour être agent de sécurité dans une mine, on ne se lève pas du jour au lendemain. Ce qui fait que beaucoup de sociétés étrangères qui sont dans les mines forment leurs agents de sécurité. Même ceux qui estiment être formés, le sont sur le tas ? ; ils n’ont aucun diplôme qui prouve qu’ils ont cette formation. C’est pour cela qu’il faut former les agents de sécurité pour qu’ils en fassent un métier comme tout autre. Un métier qui peut être bien payé si on se vend bien. Et pour pouvoir bien se vendre, il faut avoir les qualifications professionnelles requises.
S. : Quelles sont les domaines de compétence de la nouvelle structure qui vient d’être créée ?
A.N ? : Les domaines de compétence sont la formation en sûreté, en sécurité. Il y aura des formations en sécurité privée d’abord. Tous les modules ont été imposés par le ministère de la Sécurité pour les institutions agréées dans la formation. Pour l’instant, nous sommes la seule institution agréée, ouverte. Il y aura un certificat de qualification professionnelle pour ceux qui auront suivi cette formation. En dehors de cela, il y aura des formations à la carte en sécurité incendie, en sûreté aéroportuaire. D’autres formations à la carte vont s’ajouter à celles-là.
S. : Qui sont les destinataires de cette formation ?
A.N ? : D’abord les agents de sécurité qui sont en activité. Ensuite, les jeunes, les étudiants qui veulent faire de la sécurité leur métier. C’est ouvert aux étudiants et aux personnes qui veulent embrasser le métier de la sécurité. Ils peuvent venir se former chez nous. Nous sommes proactifs et formons des gens pour faire de la prévention. Tous ceux qui veulent avoir une formation notamment à la carte, ils peuvent venir chez nous. Il y a des domaines comme le secourisme où on apprend comment intervenir avec des gestes très simples pour sauver une vie, comment utiliser un extincteur. Nous restons ouverts à toute la population.
S. : Combien faut-il débourser pour une formation à l’ASP ?
A.N : Pour l’instant, il y a des prix, mais c’est difficile de les donner puisqu’il y a plusieurs formations. Les prix ont été étudiés en fonction du pouvoir d’achat de notre cible.
S. : Que pouvez-vous dire des règles qui régissent la profession d’agent de sécurité privée ?
A.N : Au niveau des règles, il y a déjà les textes qui régissent les sociétés de gardiennage. Les textes qui régissent les sociétés de gardiennage sont très clairs. Au niveau de ces textes, nous avons le décret numéro 2009 /343 qui, en son chapitre 5, article 41, stipule que les personnels des sociétés de gardiennage reçoivent une formation adaptée à l’exercice de leur activité. Puis, ils énoncent clairement que l’ouverture des centres de formation, les programmes et les modules de formation sont autorisés par le ministère chargé de la Sécurité. L’article 44 souligne qu’à l’issue de leurs formations, les vigiles reçoivent une attestation faisant foi des qualifications acquises. Cette attestation donne droit à une habilitation délivrée par le ministre chargé de la Sécurité.
Cela veut dire que ces textes qui ont été pris en 2009 ne pouvaient pas être applicables parce qu’il n’y avait pas de centre agréé par l’Etat. Aujourd’hui, on a des centres agréés par l’Etat. Les agents de sécurité auront une formation adaptée à l’exercice de leurs activités avec une habilitation délivrée par le ministère de la Sécurité. D’ici à la fin de l’année 2012 qui est le délai de rigueur, les agents de sécurité qui n’auront pas d’habilitation délivrée par le ministère de la Sécurité ne pourront pas exercer en tant que tel. Les textes sont très clairs. Je pense que le message va passer. Nous allons essayer de le faire passer par des campagnes de sensibilisation.
S. : Selon vous, quelles sont les qualités requises pour un agent de sécurité pour être compétent et mieux jouer son rôle ?
A.N : Un agent de sécurité pour être compétent doit connaître la déontologie du travail. C’est important, c’est la première des choses. Il doit savoir pourquoi il est agent de sécurité. Il ne vient pas pour vendre des cacahouètes. Il ne doit pas penser qu’on l’a juste mis devant la porte pour ouvrir le portail. Il doit connaître la réglementation de la société de sécurité, puisque les sociétés de sécurité sont réglementées. Il faut qu’il connaisse les textes qui régissent les différentes activités des sociétés de sécurité. De même, il faut qu’il ait une initiation au droit pour connaître les limites juridiques de ces agissements. Il ne doit pas se gonfler en bloc, s’habiller, porter une casquette, un badge et se mettre sur la route pour arrêter les engins, la population. Ce sont des choses qu’il faut éviter. Ensuite, il faut qu’il sache quand-est-ce qu’il doit intervenir et ne doit pas intervenir.
Dans ses interventions, il faut qu’il sache ce que c’est que la légitime défense, il faut qu’il sache quand-est-ce qu’il doit intervenir lorsque y a assistance en personne en péril. Par ailleurs, il doit connaître aussi le régime des armes parce que nos agents de sécurité au Burkina Faso utilisent des armes. Il faut qu’ils sachent la différence qu’il y a entre les armes de guerre et les armes civiles. On n’a pas le droit de toucher aux armes de guerre. C’est très important. Il faut qu’il connaisse le régime des armes, comment sortir les armes, comment les garder, comment transporter les armes du dépôt jusqu’à son lieu de travail, comment est-ce qu’il peut sécuriser les armes, comment nettoyer l’arme. Ce sont des notions qu’on doit donner aux agents de sécurité en ce sens que lorsqu’il y a un danger, tout le monde se réfère à l’agent de sécurité. Quand on voit un serpent sur un site, c’est l’agent de sécurité censé avoir un minimum de notions en secourisme qui doit intervenir au cas où une personne est en danger. Il doit donner les premiers soins. Le bon agent de sécurité, c’est celui qui peut avoir une certaine endurance et une formation physique. On va donner des formations aux agents pour qu’ils puisse intervenir.
S. : Bien que certains domiciles soient gardés, les voleurs arrivent à s’y introduire. Est-ce une défaillance de la part des agents de sécurité ou comment vous expliquez cette situation ?
A.N : Tout le monde ne peut pas s’improviser agent de sécurité. Tout le monde ne peut pas s’improviser responsable de société de gardiennage. Avant de placer un agent sur un site, il faut faire d’abord un audit sécuritaire du site. Si vous placez un agent sur un site où les murs ne sont pas hauts, ne sont pas sécurisés et qu’il n’ya pas de maisons dans le voisinage, quand vous postez l’agent de sécurité devant la porte, c’est facile qu’un voleur s’y introduise. Malheureusement, quand certains ne sont pas formés, ils ne pourront pas tenir toute la nuit, de 18h à 6h du matin, sans somnoler. Or, il y a des pratiques pour pouvoir éviter cela. Comme l’être humain n’est pas une machine, forcément il y a un moment de la nuit où on a envie de dormir.
Je pense que le problème n’est pas seulement les agents de sécurité. En l’absence de formation, ils ne savent pas que le métier est leur vie. Il y en a qui vont creuser des trous la journée et la nuit ils viennent dormir sur le site où ils doivent surveiller. Mais le problème, ce sont les responsables de sociétés de gardiennage, qui eux-mêmes viennent comme des commerçants pour vendre des produits sans connaître l’activité. Il faut que les responsables des sociétés cherchent à se former. Le client qui n’a pas assez de moyens demande un seul agent. Or, quand on regarde la surface à surveiller, le plan risque, le risque est très élevé. C’est impossible qu’un seul agent soit efficace. Dans ce cas, le responsable de la société de sécurité qui est professionnel va proposer aux clients de mettre plusieurs agents pour mieux assurer la sécurité. Malheureusement, ils ne font pas cela parce qu’ils ne sont pas professionnels. Et quand ils arrivent sur les lieux, ils ne font pas le tour de la concession pour évaluer les risques avant de mettre leurs agents. Ils se contentent de placer un agent. La faute revient donc à l’agent mais aussi au responsable de la société de gardiennage.
S. : Quelle est la situation de la sécurité au Burkina Faso ?
A.N : Autrefois, l’insécurité était virtuelle. On en parlait, mais il y avait des cas vraiment très rares où il y avait des agressions ou de vols. Depuis quelques années, elle est devenue réelle. Au départ, on postait l’agent devant sa cour, parce que ça faisait beau, snobe. En plus, psychologiquement, on se dit qu’il y a quelqu’un qui veille sur nous. On a besoin de vrai sécurité parce que malheureusement l’insécurité se vit même si ce n’est pas encore dramatique. Aujourd’hui, vous avez des vols dans les domiciles, les agences, des institutions financières braquées à main armée, l’insécurité est devenue une réalité. Avec les derniers développements de la Libye devenue une véritable poudrière, vous n’imaginez pas combien d’armes sortent de ce pays en direction des pays comme le Burkina Faso. De même, des éléments non intégrés dans les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, avec des armes de guerre, pourraient remonter vers le Burkina Faso. Ce qui fait que les sociétés de sécurité sont devenues très importantes.
S. : Qu’en est-il de la situation de la délinquance ?ou des menaces ?
A.N : Aujourd’hui, les statistiques avancent qu’on a enregistré environ quatre braquages à main armée dans un domicile jusqu’en fin décembre 2011. Je n’ai pas les derniers chiffres, mais je peux dire que c’est quelque chose qui n’existait pas avant. Aussi, vous avez des vols à l’arraché, avec des personnes qui viennent à moto pour décrocher les sacs des femmes. Avant, on agressait les femmes en circulation. De nos jours, les délinquants opèrent à moto avant de disparaître très rapidement. Ils vous agressent même quand vous êtes en train de marcher ou de discuter avec quelqu’un dans la rue. On est arrivé à un stade où il y a des gangs de voleurs qui opèrent nuitamment. Ils peuvent rentrer dans votre maison, mettre la main uniquement sur les cellulaires et les ordinateurs portables. Puis, ils s’en vont pendant que vous dormez tranquillement. La menace est là.
S. : Que recommandez-vous à ceux qui viennent pour solliciter vos services ?
A.N : Ceux qui viennent demander les services des sociétés de sécurité, en général, doivent exiger la qualité parce que s’ils ne l’exigent pas, ils se mettent eux-mêmes en danger. Il ne s’agit pas de prendre une personne qui vient d’une société de gardiennage pour dire que c’est un agent de sécurité, il faut exiger la qualité. Que les sociétés de gardiennage approuvent par des attestations que leurs agents ont une formation professionnelle. Je pense que cela va permettre d’améliorer les conditions de vie des agents de sécurité et des responsables de sociétés de gardiennage. Si les agents sont bien formés, ils vont se vendre naturellement bien. Il y a de gros marchés dans le secteur des mines que les sociétés de gardiennage peuvent conquérir. Il faut aujourd’hui qu’on exige la qualité et la qualité passe par la formation. Il faut que les gens exigent une attestation d’une école agréée par l’Etat dans la formation avant de choisir une société de sécurité.
S. : Les sociétés de gardiennage sont souvent justement critiquées pour leur incompétence et également pour le traitement réservé à leurs agents en termes de bas niveau des salaires. Comment faire pour changer la donne au niveau du Burkina Faso ?
A.N : Comme je le dis, c’est la formation ? ; le ministère de la Sécurité à tout prévu dans les modules qu’il a donnés. Ces modules planchent sur le droit du travail, le droit pénal général, le droit pénal spécial. Dans le droit du travail, les agents vont être outillés parce qu’on va leur enseigner le contrat de travail, les types de contrats. De même qu’on va leur montrer comment modifier un contrat, ce qu’ils gagnent en signant, d’autant plus que les agents de sécurité signent les contrats sans connaître le SMIG (Salaire minimal interprofessionnel garanti). Mais du moment où ils vont être professionnels, ils vont commencer à discuter à partir du SMIG. Comme les agents de sécurité qui seront formés auront un traitement différent des autres, ils sauront revendiquer de meilleures conditions. Je pense que si le ministère de la Sécurité a tenu à instituer la formation avec des écoles agréées, c’est pour que le métier devienne professionnel. Je crois que le ministère éprouve beaucoup de difficultés avec les sociétés de gardiennage. Si on arrive à former le maximum d’agents de sécurité, ils vont maîtriser le droit de travail qui s’applique à eux.
S. : Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit de vos collègues responsables de structures de sociétés de gardiennage ?
A.N : Je dirai à mes confrères de ne pas être en reste de l’évolution mondiale. Aujourd’hui, le Burkina Faso fait partie des aires géographiques où on ne peut plus maîtriser le business international. Quand vous regardez, vous avez des sociétés de sécurité françaises, ivoiriennes, sénégalaises. Ce qui fait qu’on ne pas être en reste. Ces sociétés qui viennent d’ailleurs ont des agents qui sont formés. Facilement, ils obtiennent de gros marchés. On ne peut plus protéger l’économie d’un pays. On ne peut pas se fermer. On est obligé de s’ouvrir et si on s’ouvre, alors qu’on n’est pas professionnel, on sera avalé par ceux qui viennent de l’extérieur. Je dirai à mes collègues et à mes confrères de former leurs agents, sinon d’autres structures professionnelles vont les pousser à jeter les clés sous les paillassons.
S. : Avez-vous des attentes particulières vis-à-vis du ministère de la Sécurité ?pour réussir votre mission ?
A.N : Nous souhaitons que notre ministère de tutelle applique les textes qui régissent les sociétés de gardiennage. Je pense qu’on ne doit pas donner les agréments à n’importe qui. Il existe aujourd’hui plus de 200 sociétés au Burkina Faso. Ce n’est pas trop, mais on gagnerait quand même à tamiser un peu le secteur pour avoir un meilleur regard, un meilleur suivi sur l’activité de sécurité. Que toutes les sociétés de gardiennage forment leurs agents. Ce n’est qu’à ce prix qu’ils vont exécuter leur travail avec professionnalisme.
Enok KINDO et Fleur BIRBA
Sidwaya